Namimori, petite ville aux allures paisible et dont le centre est bondé de population. Mais qu’est-ce que je fous ici bordel ? Pourquoi tout ne se passe pas en Italie… J’en ai marre de cette ville minable peuplée de mafieux bons à rien ! Mais bon, pour une fois, la mission me paraît bien intéressante. Je dois rejoindre un certain Aizen dans une petit ruelle du centre ville pour une affaire confidentielle. La nuit est tombée il y peu, et la foule est quasi inexistante à cette heure là, surtout dans ce coin peu fréquentable. Je n’ai croisé qu’un enfant qui a détallé sous mon regard énervé. J’arpente les rues en direction de celle indiquée sur la lettre que j’ai reçu ce matin même au château avant de prendre immédiatement l’avion pour le Japon. J’arrive enfin au point convenu et m’adosse contre le mur d’un coin mal éclairé, donnant un air sacrément lugubre aux alentours. Comme quoi, même cette simple petite ville peut aussi être effrayante le soir. Mais ça me plait bien, ça renforce le suspense, ça rend l’atmosphère lourde et pesante, enivrante presque. Ce serait les conditions idéales pour un affrontement, mais je ne suis pas venu pour ça. Et en y réfléchissant, je n’ai même encore jamais vu cet homme qui doit me rejoindre. J’espère simplement ne pas avoir foncé droit dans une embuscade, parce qu’au temps actuels, il est difficile de savoir en qui on peu avoir confiance.

Une demi-heure s’écoule, et je sens une présence que j’aperçois sous la forme d’une ombre au coin d’un quartier. Je me redresse, et fronce de nouveaux les sourcils, comme je fais tous les jours depuis de nombreuses années, formant cette petite ride entre mes deux yeux d’argent. Les pas se rapprochent et je me tiens prêt, ma lame bien en garde devant mon visage. Un homme d’une cinquantaine d’année arrive dans ma direction avant de s’arrêter et de me dévisager avec la bouche entre ouverte, comme si un monstre était derrière moi. Ou à ma place. Ou… Merde. C’est moi le monstre dans l’histoire. Ce n’est pas la bonne personne du tout, et là, je suis en train de faire explose le rythme cardiaque de l’individu en face de moi. Un petit rictus se dessine sur mon visage ; c’est toujours amusant de voir la peur se lire sur la figure des gens, bien que ça soit d’avantage jouissif lorsqu’il s’agit de l’ennemi. Je m’approche lentement mais d’une démarche assurée, et l’autre se met à trembler, ne pouvant même plus détaler car paralysé par la peur. Il ne faudrait pas de témoins, n’est-ce pas ? Mon sourire effrayant s’agrandit et ma lame traverse l’abdomen de cet inconnu qui n’aurait pas dû se trouver là ce soir. De toute façon, je commençais à me lasser d’attendre, alors je prends ça comme une sorte de récompense à ma patience. Le corps s’étale lourdement sur le sol et je le décale légèrement avec le pied pour vérifier que son visage se soit bien éteint sur cette expression d’horreur. Je souris une seconde encore puis je retourne m’adosser au mur. Mais étrangement, la présence n’a pas disparu, et j’ai la sensation qu’il reste encore quelqu’un de vivant mis à part moi. Le regard sévère, je scrute les alentours avant de tomber sur une autre silhouette un peu loin pour que je la distingue nettement. Je fais quelques pas en avant et me demande si cette fois-ci il s’agit bien de la personne que j’attends. Je tente ;

« VOOOI ! C'est toi 'Aizen' ? »

Quelle discrétion mon cher Squalo… Il fait nuit noire, tout le monde dort à cette heure là. Bon, j’ai de la chance, c’est une zone pour ainsi dire déserte de maisons aussi, donc peu de chance de réveiller quelqu’un surtout vu l’état des quelques habitations présentes. Je suis tiré de mes courtes pensées par la silhouette qui s’avance à son tour dans ma direction.